Comment Victor Hugo a écrit "Les Misérables" ?
Salut à tous,
Du site France Culture : "Mes amis, retenez ceci. Il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs." ( Victor Hugo )
¨ “Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l'homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l'atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus (...) tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.” Dès sa célèbre préface des Misérables, qui tient en une seule phrase, Victor Hugo pose l'enjeu de ce livre total. Avec ses personnages de Cosette, Gavroche, Jean Valjean ou Marius, cette oeuvre est aujourd'hui l'une des plus connues au monde, les plus adaptées, sous forme de manga, de télénovelas, de film ou de comédie musicale. Le récent succès du film de Ladj Ly, Les Misérables, qui cite le roman et y fait référence sans pour autant en être une adaptation, a remis en avant l'actualité du propos politique de Hugo, quant à la violence, la misère ou l'éducation.
Jean-Marc Hovasse : "L’ambition politique et sociale de Victor Hugo avec Les Misérables est considérable. Il s’agit de fonder la démocratie avec un peuple qui sait lire. L’ambition de Victor Hugo, c’est d’élever, comme on parle des élèves, d’élever son lecteur. De constituer le peuple dans la grande république qu’il rêve pour la France, l’Europe et le monde. Son ambition c’est d’être lu et d’avoir une incidence, une utilité dans le monde entier. Et c’est extraordinaire de constater combien ça a marché parce que c’est le roman français sans doute le plus connu dans le monde entier. On trouve dans Les Misérables tout Victor Hugo, c’est très important. On trouve le Hugo politique, le Hugo dramaturge, le Hugo poète, d’abord dans l’écriture ; Rimbaud dit que c’est un poème. On a tout Hugo aussi parce qu’on a le Hugo d’avant l’exil et le Hugo de l’exil, mêlés. Sa femme a mis en évidence les liens qui existent entre Marius et lui-même, qui sont évidents quand on connaît la biographie. Et Hugo lui-même dans une déclaration dit “ce sont des quasi mémoires”. C’est le sommet de son oeuvre."
La première fois, en 1845, il a 43 ans et le livre s’appelle alors Les Misères. Au sommet de sa carrière, académicien, mondain, reçu par le Roi, Hugo est honoré partout. Il vient d’être nommé Pair de France, l’équivalent d’un sénateur, dans le parti de l’ordre, conservateur. Mais il est pris en flagrant délit d’adultère. Sa réputation ternie, le roi lui demande de se faire oublier quelques temps. Dans son bureau de la Place des Vosges, il s’isole et écrit, frénétiquement, sa réponse à la Comédie humaine de Balzac à partir du destin d’un forçat libéré du bagne, Jean Valjean.
Jean-Marc Hovasse : "Hugo déplace les horaires de repas, il travaille énormément, le matin, l’après-midi, le soir. Il s’enferme dans son roman. Sa documentation, c’est là où c’est troublant, il l’a accumulée depuis des années." Habité par la question sociale depuis longtemps, Hugo fait appel à ses anciennes visites de prisons, de bagnes, d’usines, de villes comme Montfermeil, de rencontres avec des ouvrières, pour écrire au plus près du réel, de la misère. Mais alors qu’il a écrit les trois quarts du récit, survient la révolution de 1848, Hugo arrête tout pour se consacrer à la politique. Élu à l’Assemblée nationale, il tient de grands discours sur le prolétariat, la liberté de la presse, l’éducation... qu’il déclinera plus tard dans son roman¨... ( Voir l'article au complet )
https://www.franceculture.fr/litterature/comment-victor-hugo-a-ecrit-les-miserables?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1588436348
Pégé
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Du site France Culture : "Mes amis, retenez ceci. Il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs." ( Victor Hugo )
¨ “Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l'homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l'atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus (...) tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.” Dès sa célèbre préface des Misérables, qui tient en une seule phrase, Victor Hugo pose l'enjeu de ce livre total. Avec ses personnages de Cosette, Gavroche, Jean Valjean ou Marius, cette oeuvre est aujourd'hui l'une des plus connues au monde, les plus adaptées, sous forme de manga, de télénovelas, de film ou de comédie musicale. Le récent succès du film de Ladj Ly, Les Misérables, qui cite le roman et y fait référence sans pour autant en être une adaptation, a remis en avant l'actualité du propos politique de Hugo, quant à la violence, la misère ou l'éducation.
Jean-Marc Hovasse : "L’ambition politique et sociale de Victor Hugo avec Les Misérables est considérable. Il s’agit de fonder la démocratie avec un peuple qui sait lire. L’ambition de Victor Hugo, c’est d’élever, comme on parle des élèves, d’élever son lecteur. De constituer le peuple dans la grande république qu’il rêve pour la France, l’Europe et le monde. Son ambition c’est d’être lu et d’avoir une incidence, une utilité dans le monde entier. Et c’est extraordinaire de constater combien ça a marché parce que c’est le roman français sans doute le plus connu dans le monde entier. On trouve dans Les Misérables tout Victor Hugo, c’est très important. On trouve le Hugo politique, le Hugo dramaturge, le Hugo poète, d’abord dans l’écriture ; Rimbaud dit que c’est un poème. On a tout Hugo aussi parce qu’on a le Hugo d’avant l’exil et le Hugo de l’exil, mêlés. Sa femme a mis en évidence les liens qui existent entre Marius et lui-même, qui sont évidents quand on connaît la biographie. Et Hugo lui-même dans une déclaration dit “ce sont des quasi mémoires”. C’est le sommet de son oeuvre."
Littéralement, le roman d’une vie !
Hugo écrit ce roman sur 17 années, en deux fois diamétralement opposées, à deux moments presque opposés de son évolution personnelle et politique.La première fois, en 1845, il a 43 ans et le livre s’appelle alors Les Misères. Au sommet de sa carrière, académicien, mondain, reçu par le Roi, Hugo est honoré partout. Il vient d’être nommé Pair de France, l’équivalent d’un sénateur, dans le parti de l’ordre, conservateur. Mais il est pris en flagrant délit d’adultère. Sa réputation ternie, le roi lui demande de se faire oublier quelques temps. Dans son bureau de la Place des Vosges, il s’isole et écrit, frénétiquement, sa réponse à la Comédie humaine de Balzac à partir du destin d’un forçat libéré du bagne, Jean Valjean.
Jean-Marc Hovasse : "Hugo déplace les horaires de repas, il travaille énormément, le matin, l’après-midi, le soir. Il s’enferme dans son roman. Sa documentation, c’est là où c’est troublant, il l’a accumulée depuis des années." Habité par la question sociale depuis longtemps, Hugo fait appel à ses anciennes visites de prisons, de bagnes, d’usines, de villes comme Montfermeil, de rencontres avec des ouvrières, pour écrire au plus près du réel, de la misère. Mais alors qu’il a écrit les trois quarts du récit, survient la révolution de 1848, Hugo arrête tout pour se consacrer à la politique. Élu à l’Assemblée nationale, il tient de grands discours sur le prolétariat, la liberté de la presse, l’éducation... qu’il déclinera plus tard dans son roman¨... ( Voir l'article au complet )
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