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Lecture : le silence, ce merveilleux signe de distinction !

Salut à tous,  

Du site Le Temps : Chasseur de sensations, l’historien Alain Corbin consacre un livre lumineux au bonheur de se taire, traquant chez les écrivains le sens du silence, sa signification sociétale variable selon les époques.   

    ¨ Il faut écouter la voix d’Alain Corbin. Au bout du fil, elle est onctueuse comme celle d’un chanoine ravi par son verger. On y entend une gourmandise intellectuelle qui est sa marque. Cet historien est à part. Son bonheur est de sentir les siècles, le XIXe en particulier. D’en révéler la sensibilité. La peau douce ou la revêche. En 1982, il publiait Le Miasme et la Jonquille. Il montrait comment l’homme occidental a expulsé de ses entours, à partir du XVIIIe, l’excrément et l’ordure; comment il a voulu éliminer les odeurs du corps. Le livre frappe, il inspire à Patrick Süskind son fameux Parfum.

    De cet archiviste des sensations, on a dit qu’il était l’historien du sensible. Ses livres retracent nos mutations à partir des cloches, des arbres, des alcôves et des bordels. Il renifle, il écoute, il éclaire. Aujourd’hui, il s’aventure plus loin dans ces territoires à la mémoire floue, il se frotte au silence, aux valeurs qu’il a pu prendre selon les époques, à ce qu’il dit de nous, de notre rapport à la transcendance, à l’autorité, à l’amour, aux paysages.

   Son Histoire du silence. De la Renaissance à nos jours est une manière d’herbier savant. On y trouve mille citations de poètes et d’écrivains, qui sont autant de rameaux lumineux sur un chemin qui conduit des lieux que le silence modèle au «tragique du silence», ultime chapitre, en s’arrêtant du côté de Joseph, taciturne pour l’éternité entre Marie et Jésus.

Les poètes comme source !

    Mais pourquoi cette chasse au silence, Alain Corbin? «C’est quelque chose qui me tracassait depuis longtemps. J’ai souvent proposé ce sujet à mes étudiants doctorants, en vain. Comme mon livre sur les cloches, celui-ci dérive d’une expérience intime. Je suis d’une génération où il fallait faire silence. J’ai fait mes classes dans des écoles catholiques. Dans les années 1940, nous étions abonnés à l’adoration perpétuelle: on s’agenouillait dans une chapelle face au Saint-Sacrement et pendant une demi-heure, on n’avait pas le droit au moindre bruit.

    Peut-on imaginer objet plus fuyant que le silence? Les mémorialistes chroniquent les guerres, les famines, les séismes¨...   ( Voir l`article au complet )

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Pégé 

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